Mérule pleureuse : les aides financières sur la glace

Depuis le 31 mars dernier, le Programme d’intervention résidentielle – mérule, qui vient en aide aux consommateurs dont la propriété est contaminée par la mérule pleureuse, est suspendu. La Société d’habitation du Québec (SHQ), qui analysait les requêtes, a invoqué le « contexte budgétaire » pour expliquer la décision du gouvernement du Québec.

Mérule Québec, un organisme qui accompagne les gens devant composer avec la présence de ce champignon lignivore, déplore la fin de ce soutien financier. « On s’y attendait, mais c’est choquant », a mentionné Marie-Hélène Cauchon, directrice générale de Mérule Québec. Cette dernière a souligné que le fardeau financier des personnes touchées s’alourdira.

Ce programme s’adressait aux propriétaires occupants qui repéraient la présence de ce champignon surnommé « le cancer du bâtiment » dans leur maison. Ils étaient admissibles à une aide financière de 90 000 $ pour une opération de décontamination ou de 150 000 $ pour des travaux de démolition en cas de perte totale.

C’est le gouvernement de Philippe Couillard qui avait mis sur pied ce programme en 2018. Trois années plus tard, le Bureau de normalisation du Québec avait dévoilé une norme pour établir des exigences entourant l’inspection des bâtiments contaminés et leur réhabilitation.

« On verra ce qui est faisable »

Pendant l’étude des crédits budgétaires, en avril dernier, la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a indiqué qu’en 2025-2026, sept demandes d’aide financière ont été présentées jusqu’à présent à la SHQ pour éradiquer le champignon dans des bâtiments résidentiels.

« J’invite les gens à adresser leurs demandes à la SHQ, puis on verra ce qui est faisable dans ce contexte », a déclaré la ministre.

Dans un échange de courriels, la SHQ a précisé que les consommateurs peuvent en effet contacter l’un de ses agents pour obtenir des conseils à propos de la mérule pleureuse ou « valider selon les cas particuliers s’il existe une possibilité pour déposer une demande selon les programmes en place ».

« Actuellement, aucune somme n’est disponible pour subventionner les travaux dans le cadre du Programme mérule, et le programme est temporairement suspendu », a insisté la SHQ.

Depuis le 1^er avril dernier, Mérule Québec a pour sa part colligé 12 signalements, et d’autres pourraient s’ajouter.

Conseils

Dès qu’un problème d’infiltration d’eau ou même de moisissure apparaît dans votre demeure, corrigez-le sans tarder.

Si vous êtes sur le point d’acheter une propriété, faites appel à un inspecteur en bâtiment pour l’examiner. Et ne concluez pas la transaction sans garantie légale.

Si vous soupçonnez que votre maison est contaminée par la mérule pleureuse, contactez rapidement un expert en bâtiment, qui sera en mesure d’identifier le champignon et de vous informer des traitements possibles.

Vérifiez votre contrat d’assurance habitation. La majorité des assureurs ajoutent des clauses d’exclusion dans leurs polices en ce qui concerne les champignons et les moisissures, selon ce qu’a constaté Mérule Québec. Résultat : il est fort probable que vous ne receviez aucune aide de leur part.

Mérule Québec vous conseille de lui signaler votre cas, de même qu’à la SHQ et à votre député provincial. « Il faut que ce soit comptabilisé à Québec », insiste Marie-Hélène Cauchon.

À lire aussi : Mérule pleureuse : 1 champignon, 8 questions et Mérule pleureuse, le champignon dévastateur qui croît, qui croît…